Lipari

Projet

À Lipari, île majeure de l’archipel éolien, au nord de la Sicile, une ruine a été restructurée en une habitation.

Programme

Les îles Éoliennes font partie du patrimoine de l’UNESCO. À ce titre, elles sont protégées par plusieurs lois, règlements et commissions. Les terrains sont gelés et on ne peut édifier que les parcelles encore constructibles et les bâtiments existants (en bon ou en mauvais état).

Cette ruine située à 400 m d’altitude sur le flanc ouest de l’île était autre fois une habitation des bergers qui élevaient des chèvres et cultivaient les terres avoisinantes le volcan éteint. Le bâtiment est une addition de pièces qui s’appuie sur le terrain en pente, aménagé en terrasses successives. La construction était réalisée par les pierres trouvées sur place amalgamée à l’aide d’un « ciment » maigre (sable, cailloux et terre glaise), le tout revêtu de chaux. Les planchers étaient en bois, comme les portes. Élément singulier, mais au combien important, l’édifice avait et a toujours une citerne en forme de bouteille d’environ 3m de diamètre et 5 m de haut. Avant la réalisation de l’usine de désalinisation, la récolte de l’eau de pluie était le seul moyen d’avoir de l’eau sur ces îles. Encore aujourd’hui, le réseau d’eau étant mal entretenu et peu efficient, surtout en été, la récolte de l’eau est essentielle.     

La structuration passe par une démolition – reconstruction ou par le maintien des surfaces et des volumes en place, avec possibilité d’une augmentation équivalente à un maximum de 3% de la surface du terrain. En l’occurrence, la bâtisse existante étant bien assez grande, l’option a été prise de maintenir la plus grande partie des murs en l’état. La modification s’est concentrée sur la partie qui était dévolue aux chèvres, pour rendre ce volume habitable. Elle a été agrandie et replacée altimétriquement dans le terrain. Cette modification a permis de créer le nouvel accès à l’étage. Les couvertures des terrasses ont été totalement refaites en reprenant le langage traditionnel des îles. Toutes les chambres ainsi que les locaux sanitaires sont au rez-de-chaussée, à l’étage il y a les terrasses le séjour et la cuisine.

Si les murs ont été maintenus, ils ont été utilisés comme base pour créer un manteau solidaire avec les nouvelles fondations et un chaînage supérieur. Le tout permet à la structure de répondre aux règles antisismiques imposées par le service du génie civil de la région. Le projet pour être autorisé doit passer par l’examen scrupuleux de l’intendance des biens culturels et par le filtre du service de la protection de l’environnement.